Pourquoi les skaters détestent les trottiriders ?
Cela fait désormais plusieurs années que la trottinette s’est développée par sa discipline freestyle. Je ne suis pas le plus qualifié pour vous en parler mais pour ceux qui ne verraient pas, c’est la discipline consistant à faire des figures, qui se pratique tout comme le skate, soit en street, soit en park. Quoiqu’il en soit, l’arrivée de la trottinette freestyle dans les skateparks n’a pas été bien accueillie par les autres disciplines comme le BMX, le roller mais surtout le skate. Mais pourquoi toute cette haine ?
Alors, je suis longboarder. Je fais un petit peu de skate de temps en temps à très (TRÈS) faible niveau et ne passe pas le plus clair de mon temps dans les skateparks. Cependant, je me suis pas mal intéressé à la question, à travers des articles, interviews de pro riders, débats, etc. afin de bien comprendre, ou plutôt de confirmer ce que je pensais à propos de cette rivalité.
Des amalgames à l’origine de ce conflit
L’histoire nous a montré à plusieurs reprises à quel point les amalgames pouvaient être dangereux, à commencer par le racisme (oui, moi qui habituellement écrit sur un ton humoristique me retrouve à mentionner le racisme dans l’un de mes articles, l’heure est grave !) Et c’est ici ce qui est fait par certains.
La trottinette : pratiquée par des enfants
À partir du moment où l’on utilise un skate, un BMX, une trottinette, une machine à coudre ou ce que vous voulez, on représente cette discipline. Le souci, c’est qu’on ne choisi pas qui pratique, et donc qui représente notre discipline. Et bien que chacune d’entre elles est pratiquée par des personnes de tout âge (ok c’est assez rare de surprendre sa grand-mère claquer un 360 flip quand on lui rend visite le dimanche), la moyenne d’âge n’est pas là même partout.
Et tout le problème est là. En effet, la trottinette étant plus accessible que le skate, beaucoup de jeunes enfants s’y mettent. En soit, ce n’est pas une mauvaise chose, mais l’image dégagée est donc plus enfantine et de fait moins respectée. Je ne soutiens pas que c’est normal, mais c’est un fait.
Cela n’est cependant pas le point le plus important. Le vrai problème est que les parents vont amener ces jeunes adeptes de la trottinette dans les skateparks en pensant qu’il s’agit d’un air de jeu. Alors ces derniers s’amusent sur les modules inconsciemment. Ce qui est très dangereux, et c’est alors ici la faute des parents qui devraient prendre conscience que ce n’est pas un endroit approprié. Le nombre d’accidents provoqués n’est pas négligeable et l’image dégagée de la discipline n’en est que dégradée. Car même s’il ne s’agit pas des mêmes personnes, d’autres pratiquants peuvent faire des amalgames, quand bien même une bonne partie de la communauté des trottiriders sont insupportés de la même manière par ces enfants.
La trottinette : un sport accessible
Comme je viens de l’expliquer, la trottinette est accessible. Attention, je ne dis pas que rentrer des tricks de trott est facile mais que se déplacer en trottinette est plus facile qu’en skate (direction par guidon, pas de risque de perdre l’équilibre, frein intégré…) À côté de ça le skate nécessite pour beaucoup un temps d’adaptation avant de se mouvoir aisément dessus. Je trouve que personnellement cette accessibilité est une bonne chose, elle pousse certaines personne à s’orienter vers des mode de transports doux.
Mais pour d’autres, cette accessibilité n’est pas vue d’un bon oeil. Ils profitent de la technicité de leur pratique pour rabaisser celle des autres. Évidemment cela est très loin de concerner la majorité des riders, mais comme partout c’est ceux qui crient le plus fort que l’on entend le plus.
La trottinette : un manque de style ?
Reste ici une question de subjectivité. Personnellement, je n’aime pas la trottinette, je ne trouve pas ça esthétiquement beau, mais cela n’engage que moi et ça ne change pas mon point de vue sur la question. Cependant, il est probable que certains voient leur haine renforcée par cela, comme si ça la justifiait. Sauf que “c’est moche donc ça ne devrait pas exister” n’est pas un argument viable (sinon beaucoup de gens ne devraient pas vivre mdrlol#méchancetégratuite). Malgré cela, il doit jouer sur la réaction des gens face à cette discipline.
Une réponse des trottiriders
Je suis totalement contre la réaction de certains skaters et autres habitants du skatepark face à la présence de trottiriders. La méconnaissance des règles de ce lieu par de jeunes pratiquants notamment, et donc proportionnellement de beaucoup de trottiriders (encore une fois, sans mettre tout le monde dans le même panier) irrite également les autres : rester trop longtemps dans le bol à tourner, passer n’importe comment et couper les lines d’autrui, etc. Parfois certains prennent le temps d’expliquer qu’il ne faut pas faire ça, d’autres en ont marre et s’énervent. Mon point de vue est que lorsque l’on arrive dans un endroit que nous ne connaissons pas, c’est à chacun de se renseigner, et la quantité de personne ne s’étant pas posées la question de l’existence de ces règles justifie la perte de patience.
Ceci étant dit, l’énervement amène parfois à des accès de violence, et c’est notamment là que les choses deviennent problématiques. Je parle de violence des skaters mais également de violence des trottiriders. Hors un skatepark est un lieu de glisse, et la glisse une discipline de partage. Vos commentaires insistent d’ailleurs bien sur ce point : nous pratiquons des disciplines différentes mais nous partageons tous la même passion.
Alors ridons ensemble et non l’un contre l’autre.