Cruiser – Une histoire de style
Si ce n’est que depuis peu de temps que nos trottoirs, nos pistes cyclables et, pour les plus téméraires, nos routes sont envahis par ces petites boards, ces dernières ont vu le jour il y a déjà bien longtemps. On assiste au come back d’une ancienne star réinventée
Une passion forgée dans les esprits rebelles
Franchement, n’avez-vous jamais rêvé de glisser sur les côtes californiennes, que ce soit sur la terre ou sur la mer ? L’emblème de la Californie n’est pas sorti de nulle part. Revenons un peu en arrière, plus précisément dans les années 70. À cette époque, le surf était la préoccupations première de tous les chevelu(e)s californien(ne)s, à tel point que les spots étaient très convoités. Les rivalités entre les gangs empêchaient les moins puissants de surfer. Il fallait une solution pour ces derniers, et cette solution, c’est sur le bitume qu’elle se trouvait.
Un groupe de surfers, les Z-Boys, originaire de Venice à Los Angeles, sont à l’origine du skate tel que nous le connaissons. Pour la petite histoire, ce groupe était lié à la boutique de glisse (surf et skate) Zephyr et a pu se démarquer pendant la période de sécheresse de 1976. Leurs âmes rebelles leur commandaient de squatter illégalement les piscines vidées des villas californiennes, les transformant ainsi en terrain de jeu (comme ça, vous savez d’où vient l’idée des “bowl” qu’on retrouve dans les skateparks !) Dans ce groupe, on retrouve les grandes figures du skate que sont Stacy Peralta, Jay Adams et Tony Alva : les célèbres Seigneurs de Dogdown (oui, il y a un étroit rapport avec le film Lords of Dogtown, que je vous conseille vivement).
Une passion perfectionnée
Nous sommes désormais loin de cette époque et cette pratique a bien évolué. Le cruiser est sorti de l’eau pour sécher sur le bitume. Mais il n’est pas revenu inchangé de ses longues vacances. En effet, si les planches de cette vieille époque étaient exclusivement en bois (peut-être pour mieux flotter dans les piscines ?), elles se sont désormais adaptées au style urbain. Bien sûr, les cruisers en bois existent toujours, mais les taches multicolores que nous pouvons voir dans nos villes sont les cruisers en plastique.
Vous allez (ou pas d’ailleurs) sûrement vous demander à quoi ils servent si ce n’est plus à emmerder les riches propriétaires de la côte Ouest ? Une réponse que vous allez trouver facilement en regardant les caractéristiques du cruiser. Leur taille permet de les porter sous le bras lorsqu’on rentre dans les magasins ou lorsque l’on change de salle de cours et éventuellement de se ranger dans votre sac. De plus, cette même taille permet également d’avoir une grand maniabilité pour slalomer entre les piétons (et avec un peu de chance vous faire crier dessus par l’un d’eux). Leurs roues, souvent molles, assurent un trajet confortable, même lorsque l’on passe sur des plaques d’égout ou sur un trottoir un peu abimé.
Vous l’avez compris, ils sont un moyen de transport pratique, écolo et indépendant en ville, et le tout, avec classe. À vous d’échanger votre carte de métro contre un peu de fun !