Comment choisir sa planche

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By M.Échappées | avril 28, 2015 | Category Guide, Longboard

Bien sûr, si vous ne vous souciez pas réellement de savoir quelle planche est faite pour satisfaire vos besoins de rider, arrêtez-vous ici, prenez une latte de votre parquet et fixez vos trucks en carton dessus ! Dans le cas contraire, la suite risque de vous intéresser.

Le deck : un footstool mobile

Le deck désigne la structure de la longboard, puisqu’il s’agit de la planche isolée, donc dépourvue de trucks, roues, etc. Ses caractéristiques vont pouvoir être modifiées par sa composition, sa taille et sa forme.

Sa composition

La majorité des decks sont fabriquées à partir de bois (bois d’érable, bois de rose, bois de bouleau, bambou…) mais ce n’est pas la seule alternative. En effet, on trouve également des planches en aluminium, mais celles-ci restent rares. En revanche, il est moins rare de trouver des planches composées de plusieurs matériaux (notamment de la fibre de verre, de la fibre de carbone, du kevlar, du polyépoxyde…) superposées en sandwich (c’est-à-dire… comme un sandwich en fait) avec généralement du bois. En fonction du ou des matériaux choisis, le deck n’aura pas le même flex, c’est pourquoi ce choix dépend de la pratique souhaitée. Le choix des matériaux va également influer sur la longévité de la planche (face au temps et face aux chocs).

Bien que la méthode de construction la plus courante est en sandwich horizontal (les plaques seront superposées), il existe également la méthode de construction en sandwich vertical.

Sa dimension : une question de taille

Je devrais plutôt dire “ses” dimensions, puisqu’il ne s’agit pas ici que de la taille totale de la planche, bien que nous allons commencer par là.

La longueur totale

Cette longueur, comprise entre les deux extrémités, va influer directement sur le rapport maniabilité/stabilité. Plus une planche est petite, plus elle sera maniable et vous pourrez ainsi prendre des virages plus serrés. À l’inverse, plus une planche est grande, plus elle sera stable, notamment à haute vitesse. Songez également à votre usage, car une grande planche n’est pas forcement pratique à transporter dans les transport en commun, dans les magasins, etc.

La largeur

Cette dimension aura au final un peu les mêmes conséquences que la longueur. En fonction de la forme de la planche, la largeur ne sera pas forcement la même aux différents endroits évidemment. La choisir dépend donc une fois de plus de ce que vous voulez en faire, mais aussi de votre confort. À savoir que la largeur sera aussi pris en compte dans le concave.

L’empattement (ou le “wheel base”)

L’empattement désigne la distance comprise entre les deux axes des trucks. Vous l’aurez compris, tout du moins si vous avez bien suivi l’indication sur les différents perçages des trucks, une même planche peut être prévue pour plusieurs empattements.
La modification de cette caractéristique aura deux conséquences. La première sera sur le rapport maniabilité/stabilité (oui, encore). Plus l’empattement sera grand, plus la planche sera stable, plus il sera petit, plus la planche sera maniable, puisque le diamètre de braquage sera différent. La seconde sera sur la rigidité de la planche. Au final, c’est plutôt logique, plus l’empattement sera grand, plus la planche aura de flexibilité, notamment au centre (ce qui n’empêche pas la board de rester très rigide avec une construction en érable par exemple)

La forme : un esthétisme pratique

La forme d’une planche n’est pas une caractéristique en soi, mais on associe généralement certaines formes à des catégories. Si nous prenons une planche en forme de “goutte” (aussi appelée “pintail”, pour faire plus pro) par exemple, c’est habituellement pour faire du cruising/carving, par contre pour faire du slide, on va plutôt préférer une planche en forme de… bon faut le dire, en forme de suppo.

Mais ces formes sont évidemment la conséquence des différentes caractéristiques, comme la dimension. C’est également une question d’esthétisme bien sûr. À quoi bon rouler sur une planche si on aime pas le stayle qui va avec ?

Je veux tout de même attirer votre attention sur une forme de planche un peu plus particulière : la planche pendulaire. Sa forme ressemble quelque peu à la forme des planches montées en drop through lorsque nous les voyons de dessus. Ce sont en réalité des planches top mount dont la partie centrale sur laquelle vos pieds seront installés est rabaissée par rapport aux extrémités (sur lesquelles les trucks sont fixés). Le but est de rabaisser d’avantage la planche afin d’augmenter la stabilité et de ne pas trop vous fatiguer quand vous poussez pour avancer (planche ingénieuse ou planche de flemmard ?) L’autre impact à prendre en compte c’est que la board aura une décroche plus facile en étant proche du sol. Ce sont donc des boards conçues pour le downhill et la randonnée.

Lorsque le choix de la planche s’impose, la présence d’un kicktail peut être décisif. Le kicktail est situé à l’extrémité arrière du deck lorsque cette dernière est relevée. Son but étant de permettre la réalisation plus ou moins aboutie de figures, ou tout du moins vous permettre de soulever les roues avant pour les trottoirs. La cinquième et dernière forme de ma magnifique illustration affirme l’existence pour certaines longboards d‘un tail (“queue” en français) et d’un noze (“nez”, toujours en français) relevés, les rapprochant ainsi très fortement de la forme des skates de street.

Le concave

Le concave va être la différence avec votre latte de parquet, puisqu’il s’agit de la courbure plus ou moins importante de la planche dans le sens de la largeur. Parfois la courbure se fait sur toute la largeur (“simple concave”), parfois elle se fait juste sur les extrémités avec le centre plat (“flat concave” ou de son petit nom “flatcave”) et parfois même une courbure sur toute la largeur avec une “bosse” centrale relevée, un peu comme un W (“tri-concave”). Le concave a une double utilité : mieux maintenir votre pied, notamment pour les slides, et d’incliner la planche de manière plus prononcée lorsque vous mettez votre poids d’un côté ou d’un autre, très utile pour le carving.

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La cambrure

La cambrure désigne également la courbure de la planche, mais cette fois dans le sens de la longueur. Il faut alors distinguer la cambrure positive de la cambrure négative.

La cambrure sera positive lorsque la partie centrale sera rehaussée par rapport aux extrémités. Le but étant de compenser le poids du rider, notamment lorsque la planche est flexible, pour que, une fois dessus, elle soit à peu près plate.

La cambrure sera négative lorsque la partie centrale se trouvera cette fois rabaissée par rapport aux extrémités. Le but premier étant de rapprocher le deck du sol sans pour autant avoir besoin de flex.

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Le flex

La flexibilité de la planche va dépendre, comme il est mentionné plus haut, de la composition du deck et de son épaisseur. Elle désigne donc la capacité de la planche à se courber lorsque l’on exerce un poids dessus. Choisir une planche rigide va permettre une réactivité plus importante, principalement utilisée pour les pratiques de haute vitesse ou pour le slalom. La planche plus souple va déjà améliorer le confort, car les imperfections du sols par exemple vont être absorbées par la flexibilité, et ensuite d’améliorer la relance en sortie de courbe puisque votre poids sera amorti.

Le wheel well, un creux bien pratique

On trouve un wheel well sur toutes les planches dont les roues sont sous la planche, il faut donc exclure les drop through et les pendulaires. Si ce n’est pas utile sur ce type de planche, c’est parce qu’il désigne les creux semi-circulaires du deck situés au dessus des roues. Son but étant d’empêcher à la roue de frotter sur le deck lorsqu’on effectue un virage, un wheelbite (sinon au mieux cela vous freine, et au pire cela vous tue, vous qui voyez !)
Malgré toutes ces indications, il vous faudra choisir une planche qui vous plaira, ce que vous saurez savoir à force de tester plusieurs modèles !